Spiderman à la peine

On me demande souvent pourquoi j’ai quitté les ressources humaines si j’aimais tant ce métier.

Remarquez, on me demandait aussi souvent pourquoi je faisais ce métier, tête de pont de l’océan rouge, directeur des ressources INhumaines.  On ne peut pas dire que c’est un métier qui ait vraiment la côte…

Pourquoi rester, pourquoi partir ? Mais c’est peut-être en répondant à ces questions que l’on peut définir sa future feuille de route. Ou alors il faut aussi suivre son cœur. Quand le temps du départ est venu, les planètes s’alignent et il faut sauter dans le vide.

Il me semble que ce métier est fantastique dans son ambition. Reposent sur vos épaules  l’engagement des collaborateurs, la satisfaction des clients et quelque fois même la survie de l’entreprise puisque vous êtes dépositaire du capital humain, clé d’un succès à reconstruire tous les jours. Dernier rempart à l’ubérisation (c’est-à-dire à la mort), vous avez à peine digéré vos propres transformations digitales ou votre GPEC que l’on vous somme de devenir des pro du « strategic workforce planning », d’intégrer des « mad skills » et que sais-je encore.

Heureusement que ceux qui savent ne regardent pas travailler ceux qui font. D’autant plus que ce sont souvent les mêmes qui recommandent de dégraisser les organisations pour les rendre plus agiles en pensant que les tâches vous fondre comme par magie. Et ce sont souvent les mêmes qui vendent des prestations de conseils. Mais passons.

Est-ce que quelqu’un s’est par exemple déjà penché sur le cauchemar que peut représenter le pilotage d’individus agiles comparé à la gestion de communautés relativement homogènes en charge de délivrer des biens ou des services standards ? Ou de faire bouger des lignes face à des intérêts d’acteurs au mieux divergents, au pire contradictoires ?

Et pourtant l’histoire qu’ils racontent ces ambitieux des Ressources Humaines, on voudrait la vivre, la piloter, lui donner vie. Sans prétention et de façon collective plus qu’individuelle, on peut même dire que l’on a fait de notre mieux pour travailler sur certaines dimensions stratégiques du métier en pensant création de valeurs et pas seulement gardien du temple.

Mais même Spiderman ne peut attraper tous les méchants.

Alors il faut savoir choisir ses combats et concentrer son énergie (grande) et son talent (petit) sur ce qui fait sens et qui crée de la valeur partagée.

A suivre

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