Quand un hamster tourne sans fin dans ma tête


Mon hamster « Pensouillard »

On sait d’expérience et, cela est confirmé par l’abondante littérature sur le sujet, que la confiance est fragile. Que ce soit la confiance en soi, dans les autres ou dans les organisations, la confiance met longtemps à se construire et se perd très rapidement. Réorganisation interne, plan social, changement de manager, nouvelle priorité stratégique, concurrence de nouveaux acteurs du numérique dont on n’avait pas forcément anticipé la puissance de feu… Toutes ces raisons, et bien d’autres, se combinent entre elles pour créer un contexte de stress régulier si ce n’est permanent. Certains dirigeants pensent même que le changement est bon « en lui-même » dans le sens où il challenge les habitudes, permet à l’organisation de respirer et aux meilleurs de se révéler.
Ce mouvement déstabilise particulièrement ceux qui n’avaient pas spécialement démérité mais qui, par un jeu complexe de chaises musicales et de luttes d’influence, se retrouvent à la mauvaise place au mauvais moment.
Et la machine à perdre s’enclenche : période de doute, sentiment d’injustice, colère, culpabilité, ressentiment, tendance à ressasser les mêmes histoires… La machine à laver est en route, position essorage 1200 tours minutes.
Serge Marquis, psychiatre, utilise la métaphore de Pensouillard, le hamster, qui court dans notre cerveau comme s’il était dans sa roue. Il produit alors des pensées aussi négatives qu’inutiles.
L’ensemble de ce processus finit par créer un sentiment de défaitisme. Très clairement, la petite flamme n’est plus là et une pensée finit par dominer les autres « Je suis nul. Je n’y arriverai jamais ».
Alors comment sortir de ce cycle de pensées dévalorisantes ?
Richard Moss, médecin américain, a très bien mis en évidence que la première chose à faire est d’abord d’accepter ce type de pensées. Pourquoi ? Parce qu’elles sont naturelles. Il explique qu’environ 80 % de nos pensées sont aspirées par l’un des quatre cadres de référence suivants :
le jugement sur soi (“Je suis nul, ça devait m’arriver”…)
Le jugement sur l’autre (“Ce sont tous des salauds qui voulaient ma peau”…)
Le passé (“Si je n’avais pas fait cela, je n’en serais pas là”…)
Le futur (« Ça ne marchera pas de toute façon”…)
Pas de panique donc. Regardons ces pensées se déployer et apprenons à faire la paix avec elles.
Serge Marquis, cité ci-desssus, propose de nombreuses solutions pour y arriver. Comme de se concentrer sur des faits concrets ou de s’assurer que notre respiration est bien toujours sous contrôle. Et puis surtout de faire la paix avec Pensouillard notre hamster afin de l’aider à ralentir sa roue infernale. Et, bien sûr de nombreux livres et stage sont dédiés à ce sujet (voir rubrique pour aller plus loin).

 

  • Serge Marquis, On est foutu on pense trop – comment se libérer des pensées qui polluent notre quotidien, Flammarion, 2022.
  • Sylvie Chokron, Une journée dans le cerveau d’Anna – Notre quotidien décrypté par les neurosciences, Eyrolles, 2020.
  • Richard Moss, Le mandala de l’être, Sagesses, 2017
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