Plongée dans l’ancien monde

Cela fait des mois que j’ai des chèques cadeaux pour au moins 110 euros qui arrivaient à expiration dans quelques jours.
C’est quand même dommage de les perdre ;-(
Je décide donc d’aller à la Fnac et d’acheter quelques livres avant mon voyage en Chine.
J’avais l’habitude de passer des heures dans ce magasin. Mais ça c’était avant, au XXème siècle.
Première impression. Celle de perdre son temps. Métro, pollution autour de la tour Montparnasse… Il faut chercher, monter trois étages et là on se retrouve face à des milliers de livres qui semblent vous tendre leurs petits bras, leurs jaquettes accrocheuses, pour éviter de finir au pilon.
Ce sentiment aussi de se faire avoir en achetant des livres au prix fort alors que les occasions d’Amazon sont à portée de clic.
Mais bon, petit à petit, stand par stand, couverture par couverture, le charme agit. On se laisse bercer, cajoler. Tout cela chuchote doucement à votre oreille. Les vendeurs, contrairement à ce que j’ai pu entendre, sont au petit soin, très disponibles, souriants.
Le vrai monde quoi et c’est en fait un plaisir de se retrouver happé par cette ancienne activité.
Bon les caisses surchargées, les bons cadeaux qu’il faut scanner un par un avec le premier qui ne fonctionne pas, les chiffres que la caissière doit du coup saisir en se trompant plusieurs fois (pourquoi y en a-t-il autant et sont-ils écrits en tout petit ?)… Bref le vieux monde reprend ses droits, celui on l’on est qu’un petit client-mouton. Un homme à côté de moi émet des sortes de ronflements d’exaspération. Ah non, c’est son chien avec casquette et gilet à la Village People qu’il tient dans ses bras. Apparemment, le petit être ne supporte pas d’attendre. Je pense qu’il préfère les achats sur le net. Devant moi, un autre client explique à la caissière pourquoi il ne prend pas une extension de garantie pour ses nouvelles enceintes. « C’est prouvé mathématiquement, Madame, par des algorithmes, l’extension de garantie, ça ne sert à rien ». Devant tant d’aplomb et d’arguments, la caissière capitule. Les moutons semblent de mieux en mieux informés, Madame. Au revoir, et à bientôt ?

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